ArchitectureDrawings

Chaque époque donne ses propres réponses parfois même à des questions qui ne se sont jamais posées auparavant. Durant la période 1960-1975, un mouvement expérimental à la limite entre l’art et l’architecture, sous le nom d’architecture radicale, a réuni différentes tendances provenant essentiellement d’Italie, et principalement d’une partie de l’Ecole d’Architecture de Florence, où j’ai achevé mes études en 1975. Dans les grandes lignes, ce mouvement déclarait que dans un contexte donné tout peut être architecture. Il portait un vif intérêt aux dessins, aux maquettes, aux textes, aux actions et expositions autour de l’architecture en dialogue avec les avant-gardes artistiques de l’époque, et à un moindre degré sur la construction elle-même, c’est- à-dire la construction architecturale.
Je trouve essentiels et positifs les processus de la recherche et de l’expérimentation parce qu’ils donnent naissance aux idées et aux formes, mais il est en même temps vrai qu’ils ne peuvent pas remplacer la présence physique de l’architecture, sa forme vraiment réalisée, qui peut devenir – si elle devient – une œuvre d’art mais elle repose obligatoirement sur terre. Ces années, ont été pour moi une expérience de première main intéressante et créative. Ils m’ont fortement motivé pour connaître les mouvements d’art contemporain, leur dialogue et leur écart avec les mouvements estudiantins et ouvriers de l’époque.
Je me suis intéressé à la photo dès la première année de mes études : en observant l’espace autour de moi, je retenais des images comme des « notes écrites », ce qui m’a permis petit à petit de me familiariser avec une observation hors cadre dont je me suis rarement séparé jusqu’à maintenant. J’aurai bien aimé pouvoir capter les images automatiquement sans appareil c’est-à- dire ce que je vois s’inscrive directement à ma mémoire, et que je puisse le projeter pour que tout le monde le voit, sur n’importe quel support, quand je veux, comme je veux, sans ordinateur,
écran, directement de la pensée/vision à l’image.